Les nomades des steppes
C'est un paysage unique que l’Ukraine et la Russie partagent. La steppe eurasienne et ses plaines herbeuses qui traversent les deux pays s’étendent à perte de vue depuis les rives de la mer Noire jusqu’au fleuve Jaune. Par endroits, le regard bute sur de petites dunes qui jalonnent ces vastes espaces. Ces bosses n’ont rien d’une bizarrerie géologique : elles sont les marques du passage des cavaliers pasteurs qui foulèrent pendant plus d’un millénaire, entre le IXe siècle av. J.-C. et les premiers siècles de notre ère, ce désert de prairies et firent de ce vaste territoire leur domaine. Hauts de plusieurs mètres pour certains, ces monticules dissimulent leurs sépultures, constituant les rares traces que ces peuplades nomades, ayant fait vœu d’errance, ont laissées.
Depuis le milieu du XVIII siècle, les fouilles des kourganes – ces tombes abritant des sépultures collectives – et les trésors qu’ils ont révélés, ont offert les preuves tangibles de l’existence de ce peuple mystérieux, siècle av. J.-C. par l’intermédiaire de leurs comptoirs installés au nord de la mer Noire contribuent, par le biais de leurs nombreux écrits, à faire connaître leur histoire. Fasciné par ces , l’historien grec Hérodote (484-425 av. J.-C.) se rendra même dans la ville d’Olbia, au bord de la mer Noire pour enquêter sur les Scythes et leur consacrera un livre entier de ses Histoires. Son récit détaillé se nourrit toutefois de mythes et de légendes, locales et grecques, dont celui de leur origine – l’ancêtre des Scythes serait fils de Zeus, raconte l’auteur grec –, et brouille parfois les pistes des chercheurs. La science croise aujourd’hui les sources écrites de ces observateurs avec l’archéologie pour tenter de mieux cerner ces populations en mouvement permanent.
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