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BAD BUNNY LATINX LOVER

TOUT VA POUR LE MIEUX dans le meilleur des mondes pour celui qui s’est fat connaître sous le nom de Bad Bunny – le mauvais lapin. La tournée de 25 dates, longtemps reportée, qui a suivi le lancement de son troisième album solo vient tout juste de toucher à sa fin. Pour l’heure, l’artiste le plus écouté de 2021 sur Spotify se la coule douce en Floride, dans une vaste demeure en front de mer à North Miami. L’enjeu : terminer son prochain disque dans des conditions optimales. Construite autour d’un patio et d’une piscine, la demeure fourmille en effet de présences familières, d’amis et de collaborateurs – comme son directeur artistique, son producteur, son photographe personnel ou son homme à tout faire. Les portes-fenêtres coulissantes sont grand ouvertes, mais même l’air qui circule abondamment peine à atténuer la chaleur écrasante et l’humidité oppressante. Dans la cuisine, ouverte, le chef s’active, emplissant la pièce d’effluves de porc et d’oignons. Une belle table a été dressée pour toute la petite troupe. Un petit air de spring break flotte dans l’air.

L’atmosphère est d’ailleurs si détendue qu’on en oublierait presque que le type, fraîchement sorti de la salle de gym, qui vient de faire son entrée quelques minutes après tous les autres, est un véritable phénomène mondial. Ce Portoricain dont l’apparence gender fluid colle bien au néologisme “latinx” (qui désigne l’ensemble des populations hispano-américaines sans les genrer) cartonne avec des chansons hybrides qui se jouent elles aussi des conventions, changeant le visage de la pop et du reggaeton depuis six ans. Un chanteur “urbano latin trap” qui a mis à mal toutes les idées préconçues sur ce à quoi est censé ressembler un artiste évoluant dans le milieu du rap ou de la trap, mais aussi sur les sujets que peut ou non aborder un artiste reggaeton. En faisant bien sûr grincer quelques dents au passage, mais en inspirant surtout beaucoup, beaucoup de gens.

“En ce moment, la plus grande star du monde entier, c’est lui”, me dit par téléphone Diplo, qui a participé au premier album de l’artiste en 2018 et montera sur scène à ses côtés cet été pour une nouvelle tournée pharaonique. “Plus que n’importe quelle star anglophone, et plus encore que n’importe quelle star latine. C’est la pop star la plus fat, la plus progressiste, la plus importante du monde, tout simplement.” J. Balvin, qui a lui aussi l’habitude de travailler avec Bad Bunny, partage cet avis : “Créativement parlant, ce mec est un génie. Il nous sort enfin des stéréotypes. Il montre à tout le monde comment nous, Latino-Américains, voyons vraiment le monde aujourd’hui.

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