Fragilisés par les aléas climatiques et faute de remplir leurs chais, des vignerons reconnus du Languedoc et du Roussillon font le choix du négoce. Souvent en achetant des raisins bio. Analyse d’un phénomène.
Vous reprendrez bien un verre de Mon P’tit Pithon ? Ce vin produit par le célèbre vigneron de Calce, Olivier Pithon, avec des raisins achetés en Roussillon. Ou de la cuvée solidaire Les Trois Saisons 2016 du Clos Marie ? Un languedoc rouge vendangé en Terrasses du Larzac qui a permis à Christophe Peyrus, vigneron de Pic Saint-Loup sinistré par la grêle, de sauver la moitié de sa production. Après une succession de petites récoltes, faute de voir arriver du raisin dans leurs chais, de plus en plus de vignerons du Languedoc et du Roussillon n’hésitent plus en effet à sauter le pas en créant une petite structure de négoce. Elle leur permet de passer le cap des millésimes difficiles en complétant leur récolte par de l’achat de raisin.
La tendance vire même au phénomène selon la Direction générale des douanes de Montpellier qui constate « une accélération du nombre de demandes d’agréments pour des activités de négoce ou négoce-vinification suite aux aléas climatiques survenus dans la région. 391 agréments d’entrepositaires ont été délivrés entre 2012 et 2021 dans les départements de l’Hérault, du Gard et de la Lozère. Et leur nombre a augmenté de 68,97 % entre 2017 et 2021. Plus spectaculaire encore, après 2016, cette augmentation de structures négociantes a bondi de 112,82 % dans le Gard.