ÉTAT DE GRÂCE
Noto est une ville de sable, irréelle comme un jardin de pierre où l’exubérance du baroque sicilien a poussé comme une liane après le tremblement de terre de 1693. Palais, églises et ruelles ont la douceur ambrée de la peau dans l’azur intense du ciel. Pour Sergio Fiorentino, né à Catane à siècle, le Sicilien Antonello da Messina et son réalisme inspiré de l’école flamande, Sergio Fiorentino peint lui aussi des visages, des yeux, des regards, des corps et les profondeurs de l’âme. Magnétiques, intenses, hypnotiques, ces icones des temps modernes plongées dans le fluide bleu de la mer Ionienne flottent sur la pierre, chair contre chair. Ce sont des amis, des amis d’amis qui prêtent leurs visages, sacralisés le temps de l’œuvre par d’immenses formats. À côté, d’autres visages et d’autres regards se croisent. Dans le décor, une collection de plus de cent têtes de Maures en faïence de Castiglione (symbole du célèbre mythe amoureux sicilien de La Testa di Moro) qui s’observent. L’œil c’est aussi celui que porte Sergio Fiorentino sur l’art et le design du XX siècle. Avisé, passionné, il rassemble des années de recherche, de trouvailles, d’objets, de céramiques, de meubles et autres curiosités chinées en Sicile, symbole d’une époque sensible pour lui, celle où l’art et le design ne faisaient qu’un.
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