Mais de quel droit censure-t-on Joseph Conrad?
priori, ce n’est rien. Juste un mot de trop à remplacer par un mot qui conviendrait mieux. Sauf qu’un mot suffit à déclencher des tempêtes. Aux Etats-Unis depuis quelques années et désormais en France. Là-bas, on l’appelle Un vrai tabou, puisqu’il est décrété imprononçable et inimprimable. Quel mot commençant par un « n… »? Nigger/nègre. Après Agatha Christie, qui a dû se retourner dans sa tombe en apprenant que ses célébrissimes étaient devenus d’anodins, c’est au tour de Joseph Conrad de faire les frais de ces mesquines opérations de petit remplacement. L’objet du délit? , l’un de ses grands romans, dans lequel on voit l’héroïque équipage d’un voilier lutter contre la mort qui rôde quatre mois durant de Bombay à Londres via le cap de Bonne-Espérance; le « nègre » en question, magnifique marin et simulateur hypothétique, hante tout le récit par son ambiguïté et par le doute qu’il suscite quant à son véritable état de santé.
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