Une fusée plantée dans l’œil de la Lune. C’est l’image mythique tirée du film de Georges Méliès réalisé en 1902 et notamment inspiré du roman de Jules Verne, L’instant est historique : ce court-métrage signe les premiers pas du septième art dans la science-fiction, le premier carton au box-office du cinéma mondial, le premier piratage par les Américains qui ont piqué la copie du film – les jaloux –, le premier tournage dantesque et… la première trahison manifeste d’adaptation. Et pour cause : difficile de faire tenir les 254 pages du roman de Jules Verne (version poche actuelle) dans les quatorze minutes réalisées par Méliès. Pas très grave, finalement, étant donné que Jules Verne et ses romans, autant que Georges Méliès et ses films sont entrés, et restés, dans l’histoire de l’art. On ne sait pas si Jules Verne s’est agacé de cette trahison, mais il est peu probable que ce fut le cas. D’abord parce que ces énervements d’écrivains n’étaient pas (encore) à l’ordre du jour, ensuite parce qu’on imagine Verne heureusement fasciné par cette nouvelle invention des frères Lumière, lui qui en a déjà décrit le principe trois ans.
DE L’ÉCRIT À L’ÉCRAN TRAHIR POUR MIEUX ADAPTER
May 02, 2022
7 minutes
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