Vivre sous occupation russe
Envoyé spécial Zelenodolsk, Mykoaliev (Ukraine)
Quand les Russes ont débarqué début mars à Davydid Brid, Maria* a longuement hésité. Et puis elle et son mari ont finalement décidé de rester au village. Après tout, ces soldats qui avaient conquis la région de Kherson en quelques jours se montraient « plutôt loyaux » avec eux. « Ils venaient de Crimée, parlaient ukrainien, donnaient des conseils en cas de bombardement », précise la mère de famille de 40 ans, une veste de jogging marron sur le dos. C’est vrai qu’ensuite sont arrivés les « autres », ceux qui revendaient les vaches et les cochons des exploitations abandonnées « pour s’acheter de la vodka » et « coupaient tout le bois de la forêt ». Malgré tout, l’agricultrice survivait tant bien que mal à l’occupation.
Et puissont tombés sur la ferme et qu’il a fallu s’enfuir, ces militaires qu’elle croisait tous les jours ont montré leur vrai visage. Maria et sa famille roulent pendant des heures. Finissent par atteindre à minuit Zelenodolsk, première localité sous contrôle ukrainien. souffle Maria, semblant sourde aux tirs d’artillerie qui résonnent par intermittence.
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