près des études de piano au Conservatoire de Liège, c’est en quasi autodidacte qu’il a embrassé l’aventure de la composition. Elle fut le fruit de rencontres : le grand pédagogue Pierre Froidebise l’a introduit auprès d’autres figures belges de la modernité, tels André Souris qui aura sur lui un joli mot (« Il pousse comme une pour voix, cor et ensemble instrumental (1970) lui vaut un début de reconnaissance internationale. Il revisite les formes traditionnelles de manière ludique, comme dans son (1979). Cofondateur avec Pousseur du Centre de recherches musicales de Wallonie en 1981, Boesmans va surtout pouvoir s’imposer, fort du métier patiemment acquis, comme un compositeur lyrique accompli, grâce à la confiance de Gerard Mortier que lui renouvelleront ses deux successeurs au Théâtre royal de la Monnaie, Bernard Foccroulle et Peter de Caluwe. Conseiller musical puis compositeur en résidence de l’institution bruxelloise, il y signe (1983), sorte de « Barbe-Bleue » teinté d’expressionnisme, puis une nouvelle orchestration (1988) du de Monteverdi – ou comment faire du passé table neuve. Boesmans trouve son Hofmannsthal en Luc Bondy, qui cisèle sur des sujets choisis des livrets sur lesquels le compositeur peut broder des lignes subtiles (et éloquentes côté voix), inviter au « voyage dans des zones neutres entre le consonant et le dissonant » hantées par les fantômes de Debussy, Berg, Janacek… Avec toujours « la vérité théâtrale », disait-il, comme boussole.
PHILIPPE BOESMANS
Apr 28, 2022
2 minutes
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