ingt portraits, qui ne font qu’entrouvrir une porte que l’on ne souhaite pas refermer. Derrière elle, le passé : trouveresses, moniales (Isabella Leonarda), chanteuses probables auteures (Adriana Basile, Leonora Baroni). Compositrices ou « femmes compositeurs » comme elles « le péril rose ». Quant à l’appréciation de Milhaud sur la musique de Germaine Tailleferre, « d’une fraîcheur telle qu’on peut dire que c’est de la musique qui sent bon », elle transpire la condescendance. Même la première biographe d’Augusta Holmès multiplie les adjectifs genrés pour qualifier une « école féministe » qu’elle appelle de ses voeux, l’imaginant « d’un genre particulier par la délicatesse, le charme, l’imprévu ». Qu’on est ici loin de l’ambiguïté, de la colère, de la force affirmées par les expérimentations d’Unsuk Chin, Rebecca Saunders, Olga Neuwirth, Clara Iannotta, créatrices d’aujourd’hui et de demain ! Les nombreux prix décernés aux compositrices, les bases de données permettant l’accès à des partitions qui ne demandent qu’à être interprétées, l’ouverture de la musicologie à des questions trop longtemps négligées, les festivals, permettent d’heureuses sorties de purgatoire. Et de magnifiques découvertes. « Traditionnellement, [les hommes] se sont réservé l’exclusivité des activités à haute dose sémantique : éducation ; hiérarchie religieuse ; littérature ; guerre. » On pourrait ajouter la musique à cette liste énoncée par la Francocanadienne Nancy Huston. Et l’on constaterait, avec bonheur, que la tradition peut, sait évoluer.
Coda
Apr 28, 2022
1 minute
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