« Dieu doit être loué avec tous les instruments de musique que des hommes sensés et ingénieux ont inventés. »
Osés, ces mots d’Hildegard : hormis l’orgue portatif et les et . Après avoir succédé à l’abbesse qui l’a formée, elle fonde en 1150 un monastère indépendant près de Bingen. Outre de la musique, elle écrit des ouvrages de théologie, de médecine, des vies de saints, le glossaire d’un curieux langage secret () et entretient une importante correspondance. Elle signe entre autres le premier drame liturgique, l’, riche de plus de quatre-vingts mélodies. Entre 1150 et 1160, elle a composé un recueil poético-musical, la . Critiquée pour la richesse de ses mises en scènes liturgiques qui incluaient des instruments, elle se démarque – encore – de la production liturgique de son temps par des mélodies ornées et très étendues, usant d’un langage profondément original. Loin du monde, elle en sera pourtant plus connue, et ses oeuvres mieux diffusées, au point d’influencer Dante ou Léonard de Vinci. Au contraire de ses consoeurs trouveresses – la comtesse de Die, Maroie de Diergnau – dont peu de compositions sont conservées, toute sa musique nous est parvenue grâce à plusieurs manuscrits qu’elle aurait elle-même supervisés, certains étant richement enluminés.