Willie Nelson
“A Beautiful Time” SONY/LEGACY
L’âge exacerbe son romantisme si l’on en juge par la première chanson mise en avant, “I’ll Love You Till The Day I Die” () écrite par Rodney Crowell et Chris Stapleton. Le souvenir d’une femme rencontrée brièvement, il y a longtemps, le hante après toutes ces années… En partenariat avec Buddy Cannon, coproducteur, il signe cinq des quatorze titres. Vu son âge, le nombre d’amis perdus, pas étonnant qu’il envisage sa propre fin. Il le fait de manière poétique dans “I Don’t Go To Funerals”: L’amitié affecte autant que l’amour, “Me And My Partner” vante cette union qui donne la force de survivre à ce qu’on). Côté reprises, un de ses points forts, il s’intéresse à deux monuments, “Tower Of Song” (où Leonard Cohen s’adresse à Hank Williams), et “With A Little Help From My Friends” (Beatles), choix qui souligne la diversité de ses références. Comme un jazzman, ou comme Jerry Lee Lewis, il chante et joue d’instinct, à l’inspiration, à l’émotion, jamais deux fois de la même façon. Enregistré de manière country classique — guitares acoustiques pour la rythmique, électriques pour les interventions, quelques touches d’harmonica (Mickey Raphael), de pedal steel, de piano —, l’album fournit un tapis volant pour que s’élèvent la fameuse Martin N-20 (cordes nylon) baptisée , et ce chant nasal si personnel, si beau, si émouvant.