Côté Paris

THÉÂTRE DE VERDURE

es bougies au parfum de Gascogne fleurent bon l’odeur du bois, les arômes d’Armagnac et la noblesse des matières brutes. Un retour vers l’histoire et la mémoire d’un père qui l’invitait à respirer les parfums des chais de la propriété familiale. Un bol d’air et d’humeur gasconne qu’Amanda ». Avec une mère architecte, un père passionné d’art, la créatrice a vite ouvert le champ et dépassée son projet initial. Tour à tour, curator, scénographe, décoratrice, ici, aux côtés de l’agence d’architecture CMYT, elle pose sa signature olfactive, soigne la ligne artistique et sélectionne le mobilier. Ensemble, ils travaillent cette toile vierge comme une invitation à regarder la collection de photographies des propriétaires des lieux. L’épure des murs blancs est séquencée de cadres noirs, redessinée par la ligne brune des huisseries. Ces découpes géométriques cadrées, semblent alors projeter des photographies comme des écrans panoramiques de la nature environnante. Des images de nature qui se répondent, s’associent à la collection d’oeuvres, les unes se substituant aux autres dans un jeu de rôle assumé. Conçue comme une galerie d’art, la maison traversée par la lumière, par la transparence du verre omniprésent, s’ouvre vers le ciel, le vert du jardin mais crée aussi ses propres fluides intérieurs. Voir plus loin, voir mieux, grâce à des espaces verrières, des espaces en duplex, mais aussi des sols et des murs translucides, invisibles, qui semblent se dérober pour gommer les frontières. Dématérialiser les limites par le vide, celui des garde-corps, d’un foyer de cheminée ouvert, d’un escalier suspendu, d’une passerelle intérieure. L’oeil file d’un espace à l’autre sans entraves. L’extension venue se greffer à la maison en meulière existante se fait sans transition grâce aux apports de perspectives et à la création d’un escalier façon origami en béton allégé, comme suspendu dans l’espace. La transparence mais aussi les reflets, les ombres portées et les surfaces miroir scénarisent l’espace : l’anneau sculpture de l’artiste David Harber, planté dans le jardin recompose l’horizon reflétant une nature augmentée à l’infini, les vitres sans tain des baies font l’effet d’écran à reflets et les bougies miroirs de la collection Amanda de Montal, diffusent un sillage d’arômes boisés masculins-féminins, dans des écrins de verre grainés. De belles vibrations qui plantent les accords subtils de cette maison à facettes.

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