POÉTIQUE
Vincent Cigana, artiste peintre décorateur, a créé sur mesure l'ensemble des teintes d'Hôtentique, à partir de bases Unikalo et de pigments naturels. Pour l'entrée et le salon, il a ainsi ombré le bleu luzien, s'adaptant à la, raconte Sandra Rolland, rompue au réceptif après une carrière à Paris et à Bordeaux. Ni architectes ni décoratrices, sa sœur et elle y ont simplement mis leur cœur et leurs envies. Il s'agissait de conserver des atouts majeurs dont un ensemble de vitraux d'Edmond Chauflrey, l'un des grands maîtres verriers du tournant du XX siècle à Bordeaux. D'abord peintre sur porcelaine dans la célèbre manufacture bordelaise Vieillard, il acquiert le savoir-faire des émaux opaques dont il fera sa spécialité, en le transposant au vitrail. Son talent se décline ici sur les verrières, plafonds, portes et fenêtres. Les émaux opaques côtoient les transparents et les verres peints, déploient chimères, compositions florales, paysages et figures féminines dans une profusion de détails raffinés auxquels s'ajoutent, au sol, les décors des carreaux de céramique anciens. Fabrice Laval, maître verrier a redonné aux vitraux leur beauté d'origine. Poétique, le papier peint « Nuvolette » de Cole and Son évoque les nuages, tandis que « Grues japonaises » sont la réédition, par Le Grand Siècle, d'un papier peint panoramique de 1889 chez George Sand, à Nohant. Les luminaires sont quant à eux résolument contemporains: l'elliptique suspension « Zigouzi » de Fabrice Berrux, la lampe à poser « Jungle » de Laura Portarrieu en papier mâché et les appliques « Cropcircle » en laiton brossé d'Ombre Portée. Le plus audacieux? Le marbre rose de l'ex-salle de bains parée désormais de banquettes en velours bronze comme les murs et les panneaux de métal du plafond. Une restauration joyeusement maîtrisée.