e la joaillerie à l’art, les contours sont ténus. La créatrice de bijoux Marie-Alexandrine Yvernault et Éric Touchaleaume, spécialiste du mouvement moderne, fondateur de la Friche de l’Escalette à Marseille et de la Galerie 54, partagent le goût des pièces fortes et singulières. Il y a dix ans, le couple investit un des duplex ainsi que l’atelier de l’ancien hôtel particulier des frères sculpteurs Jean ». D’un stand aux Puces, elle passe par le Carré Rive Gauche, le PAD ou encore la Biennale des antiquaires, et se fait remarquer par sa sélection de bijoux d’artistes comme Parvine Curie, Goudji, Alicia Penalba… Invitée par la Magen H Gallery à New York, elle rencontre un artisan qui fabriquait des pièces exceptionnelles, notamment celles de Line Vautrin. La dénicheuse de pépites réalise qu’elle peut créer les siennes. Marie-Alexandrine suit ses intuitions et se concentre sur un travail de pièces uniques. Ses créations laissent parler la pierre sans la contraindre. Ainsi, dioptase, améthyste, cristal de roche, citrine, lapis-lazuli, malachite, agate s’habillent de bronze, parfois doré à l’or fin, d’argent plaqué or. Des pierres comme à l’état brut, des parures presque instinctives qui sortent du cadre classique, du formatage. Ces deux électrons libres inclassables, indomptables, abritent un univers foisonnant. Éric Touchaleaume a toujours été aimanté par ce lieu, classé aux monuments historiques depuis 1990. Mallet-Stevens a mis là encore son talent, son sens de l’espace, son goût pour la lumière naturelle au service d’une modernité rationnelle, fonctionnelle, universelle. Le mobilier intégré, dessiné en fonction de l’architecture, illustre cet esprit pratique. L’usage des couleurs a été restitué à l’identique. Un spectaculaire escalier en spirale et un vitrail de Louis Barillet viennent parfaire cette invitation à la modernité.
