GÉRARD CHALIAND, né en 1934, a été, au cours du dernier demi-siècle, un observateurparticipant dans les guérillas d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Ayant notamment enseigné à Harvard, à Berkeley, à l’UCLA, ainsi qu’à l’Ena et à l’École de guerre, il relate son itinéraire singulier, révélant tout un pan d’histoire contemporaine.
G&H: Depuis soixante ans que vous parcourez le monde en guerre, qu’avez-vous appris de plus important sur l’analyse des conflits et la géopolitique?
G. Chaliand: Avec le recul, ce qui m’apparaît le plus clairement, c’est que j’ai assisté au lent recul de l’Europe et de l’Occident, même si je ne l’ai pas vu comme tel au début.
Deuxièmement, dans les guerres irrégulières, on parle beaucoup du rapport entre le fort et le faible. Effectivement, il y a bien un fort et