Le récit glaçant d’une déportée de Marioupol
La voix est lasse. Sans un mot plus haut que l’autre. Des trois jours où elle fut conduite de force de son village ukrainien près de Marioupol à Rostov-sur-le-Don, la grande ville russe de plus de 1 million d’habitants de l’autre côté de la frontière, la jeune femme fait un récit étonnamment clinique. Sans colère. « Peut-être parce que je le raconte en anglais, expliquera-t-elle à la fin de l’entretien. En anglais, c’est comme si je racontais quelque chose qui m’est étranger, une fiction. »
La jeune femme préfère rester anonyme, éviter les détails comme son âge, son métier, des noms de lieux qui permettraient de l’identifier. Sa famille est aujourd’hui éparpillée entre l’Ukraine, la Russie et l’Europe, et elle craint pour la sécurité de certains parents.
Appelons-la Anna. Elle vivait à Marioupol quand la Russie a envahi l’Ukraine le 24 février. Très vite, elle veut quitter cette ville portuaire du sud-est du pays, sur le littoral de la mer
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