À la frontière polonaise avec les pompiers de la paix
Envoyée spéciale Budomierz, Medyka, Kroscienko (Pologne)
« Ça arrive. » Les mains en visière pour se protéger du soleil rasant, Paul Thiéfaine, infirmier anesthésiste à l’hôpital de Sens (Yonne) et pompier volontaire, essaie d’évaluer le nombre de personnes qui viennent tout juste de quitter le poste de la douane ukrainienne ce mardi matin. Deux cents mètres encore et elles arriveront à Budomierz, en Pologne. Un simple lieu de passage devenu symbolique : elles foulent enfin le sol d’un pays en paix. Au bruit des roues de leurs valises sur le bitume, on se rend compte du silence de plomb qui recouvrait l’instant d’avant cette zone des Basses-Carpates. Même les corbeaux ont cessé de croasser, comme s’ils craignaient, eux aussi, d’attirer l’attention sur le flot irrégulier de réfugiés.
Déjà, un groupe de pompiers français s’élance à la rencontre des premières familles, attrapant ici un sac, là une poussette. Au total, ils sont 35 bénévoles à faire partie du « convoi pourjustifie-t-il.
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