CES RÉFUGIÉES UKRAINIENNES QUI ONT TOUT QUITTÉ
DIANA BARYSHVEVSKAYA, 18 ANS, ET HANNAH KARPA, 20 ANS, ARRIVÉES DE KYIV
“On est en transit à Paris où la solidarité est réelle”
« Le 24 février, on est a Berlin chez des amies quand Diana me secoue a 5 heures du matin: “ Meme si on le voulait, rentrer a Kyiv est impossible. Et nos familles nous supplient de ne surtout pas revenir. Ma mere a peur que je sois violée par ces salauds de militaires russes. Ma grand-mere ne peut pas se déplacer, ma mere ne l’abandonnera jamais. Diana a deux jeunes soeurs et un petit frere. C’est trop dangereux d’etre sur les routes avec des enfants, ils restent en Ukraine. Diana est web-designer et photographe, c’est une artiste, moi, je suis dans la restauration. Dans notre famille, notre bulle sociale, au travail, tout le monde sait que nous sommes en couple. On ne le clame pas sur les réseaux sociaux meme si l’Ukraine est plus ouverte sur l’homosexualité que la Pologne et la Russie. A Kyiv, on n’a jamais ressenti d’agressivité, on a juste droit a des blagues stupides. A Berlin, on travaille dans des bars, payées cash, c’est bien. Sur un coup de tete, on décide d’aller a Barcelone. On est en transit a Paris ou la solidarité est réelle. Mais on n’y vivra jamais, la vie y est trop chere. Barcelone se révele une erreur. Si tu ne parles pas catalan ou espagnol, tu ne travailles pas. Nous rentrerons a Berlin ou on vivra en coloc. On nous laisse une petite piece vide, meublée Ikea, ce sera notre
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