Ideat

Ciguë, à contre-courant

DEPUIS 2003, CIGUË S’EST FORGÉ UNE PLACE À PART DANS LE RETAIL, DOMAINE CORSETÉ PAR DES CODES COMMERCIAUX – QUI NE LAISSENT QUE PEU DE MARGE DE MANŒUVRE AUX ARCHITECTES. OR, VOUS DÉFENDEZ L’EXPÉRIMENTATION…

Nous n’avons jamais souhaité faire du retail pour faire du retail. C’est peut-être l’une de nos spécificités, mais nous avons toujours cultivé autre chose en parallèle. Notre parcours, une méconnaissance du métier et une insouciance totale ont fait que nous n’avons jamais conçu de boutique de manière classique, et c’est ce qui nous a permis de sortir des carcans. De la même manière, quand nous étions étudiants en architecture, nous avons créé notre atelier de menuiserie pour échapper au tout conceptuel. Il y a constamment eu chez nous ce besoin d’emprunter des chemins de traverse pour fabriquer, réaliser et être dans le concret.

CE DÉSIR IMPÉRIEUX DE « FAIRE » EST AINSI DEVENU VOTRE MARQUE DE FABRIQUE. COMMENT A-T-IL NOURRI VOTRE PRATIQUE ?

Lorsqu’il y a, d’un côté, celui qui dessine, de l’autre, celui qui fabrique, la possibilité d’arbitrage n’existe pas. Pouvoir intercéder dans les process permet de faire en sorte que dessin et fabrication s’enrichissent mutuellement, tout au long de la conception, qui dure selon nous jusqu’à la réalisation. Mais nous nous sommes très vite rendu compte que cela avait ses limites.

LESQUELLES ?

Les limites de l’échelle, du savoir-faire, de la complexité qui ont aujourd’hui recentré l’atelier vers un laboratoire de la boutique Veja, les suspensions du restaurant Cheval d’Or, tous les crochets de quincaillerie pour la Samaritaine, soit une série de morceaux choisis qui font sens et que nous ne savons pas faire faire par d’autres. Mais les dernières productions menées dans l’atelier concernent aujourd’hui la recherche pure, comme tout récemment le travail autour du béton de plâtre présenté au Pavillon de l’Arsenal, le développement d’un matériau plus durable et moins carboné pour faire des chapes où le plâtre remplace le ciment. Ces développements nous intéressent beaucoup. Mais il y a effectivement eu une phase d’apprentissage autour de la fabrication et de son intégration dans le processus d’élaboration d’un projet. En fabriquant, on apprend, on se rend compte que tout s’imbrique et on rencontre des gens qu’on ne rencontrerait jamais autrement.

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Ideat

Ideat2 min de lecture
1937 La chaise T37
Quatre-vingt-sept ans après son lancement en production, à la suite de deux ans de développement, la chaise d’extérieur T37 de Tolix se redécouvre dans les salons de design, comme en mars dernier au premier Matter&Shape à Paris. La simplicité de son
Ideat2 min de lecture
Sur Un Air Italien
Incarnation du « made in Italy », Minotti excelle dans l’art de fabriquer du mobilier de haute facture au style intemporel. Pour sa collection outdoor, lancée dès 2006 et coordonnée depuis par feu Rodolfo Dordoni, l’entreprise décline des proposition
Ideat2 min de lecture
Scènes D’extérieur
Se jouant des frontières entre intérieur et extérieur, le mobilier outdoor cultive un art de vivre privilégié, sous le soleil comme sous les étoiles. Anticipant nos futurs désirs, Michele et Giovanni Gervasoni, à la tête de l’entreprise familiale, mu

Associés