Vanity Fair France

Lodyssée PENÉLOPE

Sur elle, on a projeté références et hommages. En la voyant dans Étreintes brisées, comment ne pas penser à Ingrid Bergman ?

Ou à la folklorique Imperio Argentina dans La Fille de tes rêves ? Mais il faut bien l’avouer: voir Penélope Cruz allongée sur La Naissance de Vénus de Botticelli, pour la photo de Maurizio Cattelan, revêt une allure plus singulière encore, proche de ce qu’elle peut être. À sa façon, l’artiste italien traduit l’empreinte si puissante qu’elle a laissée sur nos rétines de spectateur : elle est une présence à la fois familière, banale, quotidienne et intemporelle, de marbre, immortelle. Il me semble que ce sentiment touche n’importe quel spectateur. Mais je crois aussi que cette émotion est d’autant plus intense pour un Espagnol, comme c’est mon cas, tant Penélope est ancrée dans notre imaginaire collectif.

Avant de m’expliquer, je vais remonter le temps jusqu’à l’un des moments décisifs de cet inconscient, celui qui, en Espagne, a fait du cinéma un phénomène plus grand que l’art, l’industrie et même la vie : je pense à cette période où, en plein régime franquiste, Ava Gardner a transformé Madrid en terrain d’aventures nocturnes, alimentant de ses frasques la traditionnelle presse people nationale. Ava siècle, une jeune femme originaire d’Alcobendas – proche de Madrid – semblait au firmament du septième art. Le cinéma américain lui tendait les bras. L’Espagne avait beaucoup changé, Los Angeles aussi. Et pourtant, la mue n’a pas pris, du moins, pas immédiatement. D’autres l’ont remplacée dans le rôle de la star du moment.

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Vanity Fair France

Vanity Fair France2 min de lecture
L’art D’être Un Archétype
Soixantenaire chic en full look noir d’un créateur japonais, cachée derrière ses lunettes fumées oversized, la galeriste superstar vient défendre ses poulains conceptuels aux quatre coins de Venise. Adepte des allers-retours en Riva et au fait des ch
Vanity Fair France1 min de lecture
SILENCIO, Ça Tourne!
Paris-New York, aller simple. Depuis le mois de février, le club parisien conçu par David Lynch fait vibrer les belles nuits de Manhattan. Treize ans après sa naissance, ce laboratoire noctambule, fait aussi bien de clubbing que de performances et de
Vanity Fair France1 min de lecture
Mon atelier par KHALIF TAHIR THOMPSON
Mon atelier est divisé entre un espace dans le Connecticut à la Yale School of art, dont je suis tout juste diplômé, et un autre dans le Queens, chez moi. Je le considère comme une carte de mon espace mental. Je peins beaucoup dans le calme de la nui

Associés