ansles années cinquante et soixante, le cinéma français d’espionnage était pop et décomplexé. Tendance BD en quelque sorte. Avec des agents secrets cabots et rigolos comme le flegmatique Paul Meurisse (“Le Monocle Rit Jaune”), le bellâtre Lang Jeffries (“Coplan Ouvre Le Feu A Mexico”), le mastoc Lino Ventura (“Le Fauve Est Lâché”), le teigneux Roger Hanin (“Le Tigre Se Parfume A La Dynamite”) ou le félin Frederick Stafford (“Furia A. Soit des films d’espionnage européens surfant sur le succès des James Bond et dont les titres chiffrés reflétaient aussi une certaine ambiance amusée (“Super 7 Appelle le Sphynx”, “Agent 3S3 Massacre Au Soleil”, “Baraka Sur X-13”). Bref, tout le contraire du “Bureau Des Légendes” qui a remis le genre à plat. Avec sérieux et didactisme. En cinq saisons, la série paranoïaque montrait avec beaucoup de réalisme la façon dont la DGSE (service de renseignement français) pilote ses agents clandestins immergés dans des pays hostiles. En espion infiltré, Mathieu Kassovitz, regard méfiant et quotidien stressant, n’avait plus aucun rapport avec nos bons vieux espions frenchies des sixties, plus accros à la baston légère et à la drague outrancière qu’au sérieux de leurs missions Avec “Totems”, excellente série d’espionnage française produite par Amazon, on nage presque entre les deux styles. Entre la gravité des différentes situations et quelques échappées aventureuses que n’aurait pas reniées 007, ni sa copie gauloise OSS 117. Et sans l’ombre d’échappatoires désinvoltes. Et pour cause puisque le créateur de “Totems”, Olivier Dujols, a aussi travaillé sur “Le Bureau Des Légendes”.
Totems Fétichisme vintage
Mar 22, 2022
2 minutes
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