FRANCE, ALGÉRIE, ITALIE... RAYMOND DEPARDON SUR TOUS LES FRONTS
Les confinements de ses dernières années n’ont pas calmé les ardeurs de Raymond Depardon. Le bientôt octogénaire est même plus actif que jamais et aligne pas moins de trois expositions à la, une série photographique réalisée à la chambre grand format, sorte de suite à son livre sorti il y a quelques années. Attaché à la ruralité, dont il est lui même issu, Raymond De-pardon parcourt cette fois les villages du sud, ceux qui auraient pu être touchés par des permis de prospection de gaz de schiste, accordés par l’Etat en 2010, et abrogés sous la pression populaire. Dans cette traversée estivale des cités endormies, c’est une esthétique du noir et blanc qu’il nous suggère. Contrairement à ses travaux sur le monde rural et agricole, dont la ferme du Garet, il ne montre cette fois-ci aucun visage, aucun humain, rendant ces photos intemporelles. À l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris, jusqu’au mois de juillet, Depardon s’est cette fois plongé dans ses archives avec des images prises en 1961, au moment même où l’Algérie fêtait son indépendance. Dans l’accrochage, accompagné des textes de Kamel Daoud, s’ajoutent des images que le photographe a réalisées en 2019, soit près de 60 ans après les accord d’Evian. Enfin, la dernière exposition nous emmène à Milan, où la Fondation Cartier (qui a publié ses deux derniers livres), organise une large rétrospective des images de Raymond De-pardon. Pas moins de 300 images, issues de huit séries, et deux films sont présentés au sein de “La vita moderna” conçue spécialement pour l’Italie. À l’intérieur sont proposées pour la première fois au public italien les images de sa série , projet pour lequel Raymond Depardon a travaillé pendant trois ans dans des asiles psychiatriques italiens. Il en ressort l’une de ses séries les plus puissantes et emblématiques.
