Les entreprises françaises dans le bourbier russe
La nuit, je me réveille et je pleure. On mettra des dé cennies à effacer ce qui est en train de se passer. » Celui qui nous fait cette confidence est un maillon essentiel du business entre la France et la Russie: Emmanuel Quidet est le président de la chambre de commerce et d’industrie franco-russe. Depuis le début de la guerre en Ukraine, c’est la sidération au sein des entreprises tricolores présentes dans le pays. 1 200 sociétés à capitaux français opèrent là-bas, dont quasiment les trois quarts des sociétés du CAC 40 et une kyrielle de PME et d’ETI. « Il n’y a pas un pays au monde où le poids de la France est aussi important », s’enflamme Emmanuel Quidet. Premier employeur privé étranger du pays, deuxième investisseur avec un peu plus de 23 milliards d’euros d’actifs. Un poids lourd dans des secteurs stratégiques comme l’énergie, l’aéronautique, le spatial ou l’agroalimentaire. Depuis l’invasion russe, ces boîtes tricolores ne peuvent ni rapatrier de fonds ni vendre leurs actifs sur place. Leurs salariés français « non essentiels » sont, eux, invités par le quai d’Orsay à rejoindre Paris. Dans les cellules de crise, on improvise au gré des sanctions qui pleuvent tous les jours. Photographies de ces entreprises sur le pied de guerre.
TOTALENERGIES ET ENGIE
Poussés vers la sortie
Faire ses valises ou bien laisser passer l’orage? A la Défense, du côté des états-majors de TotalEnergies et d’Engie, on observe avec un mélange de stupéfaction et d’inquiétude le déroulé des événements en Ukraine. Les deux champions tricolores du pétrole et du gaz ont des liens tout sauf anecdotiques avec le pays agresseur. S’agissant de TotalEner gies, c’est même une histoire qui
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits