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ÉTAMO PHOS

Robert Pattinson m’a donné rendez-vous dehors, dans les rues de Londres. C’est un jour d’hiver anglais maussade et, quand je le retrouve, le jeune homme n’a pas vraiment l’air au meilleur de sa forme, même s’il s’en amuse. Il est jetlagué, pas assez couvert et se plaint de la météo: “Qu’il fait froid, bordel!” Quelques heures plus tôt encore, il avait parlé d’aller au zoo, mais il a changé d’avis. C’est apparemment sa petite amie, l’actrice et mannequin Suki Waterhouse, qui l’en a dissuadé: “Elle m’a convaincu que les gens n’aiment pas vraiment les zoos. Et c’est vrai, quand on y pense. C’est triste, un ours qui tourne en rond.”

Depuis Twilight, Pattinson avait tiré un trait sur les grosses productions hollywoodiennes. Matt Reeves avait beau avoir écrit le rôle de son Batman pour lui, il n’était pas du tout sûr que le Britannique accepte de participer au projet. Mais revenir au cinéma grand public s’est avéré pour l’acteur un choix tout aussi stratégique que celui de s’en détourner dix ans plus tôt. Revêtir le costume de chauve-souris, profiter d’un peu d’attention médiatique, puis revenir à un cinéma plus risqué: tel était le plan de Pattinson. “J’évalue constamment les risques. J’envisage toujours le pire avant de choisir un rôle, ça rend les gens un peu fous autour de moi. Surtout quand je finis par dire: ‘Bon allez, c’est décidé, je vais jouer un gardien de phare qui couche avec une sirène! Je pense que c’est le choix le plus judicieux!’” – une allusion à son rôle dans The Lighthouse, sorti en 2019.

Le tournage de The Batman n’a pas été une promenade de santé. À peine avait-il commencé, fin 2019, que Robert Pattinson s’est cassé le poignet en réalisant une cascade. “J’ai dû apprendre à travailler avec une seule main, se souvient-il. On aurait dit un pingouin. Sur le moment, c’était la pire chose qui pouvait arriver.” Mais ce n’était que le début des problèmes. L’acteur rétabli, c’est la pandémie qui s’est imposée, stoppant le tournage qui venait tout juste de redémarrer. Puis, en septembre 2020, alors que les activités reprenaient progressivement après la levée du confinement, Pattinson a été testé positif au coronavirus et placé en isolement, un épisode assez embarrassant pour lui. La production s’est finalement étirée sur dix-huit mois, ce qui correspond peu ou prou à la durée cumulée de tous les précédents tournages de Pattinson.

De cette longue et éprouvante expérience, l’Anglais dit retenir surtout les bons côtés. En fait, il se dit même reconnaissant d’avoir pu a été ma bouée de sauvetage. Ça m’a aidé à ne pas me laisser aspirer par le climat délétère. Tous mes proches ont dû mettre leur carrière en pause et faire un bilan sur leur vie, alors que moi, j’étais occupé sans arrêt. C’était quand même une sacrée pression: je devais livrer ma performance quoi qu’il arrive, même si c’était la fin du monde.”

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