Le colossal manager de Led Zeppelin propose ses services
PARMI LES MEMBRES DU FAMEUX CLUB DES 27, Leslie Harvey n’est certes pas le plus célèbre, mais pas le moins talentueux. Son tragique accident a coupé les ailes d’une formation passionnante, entre soul psychédélique, blues âpre et rock’n’roll débridé. Laquelle a permis de révéler la voix rauque et tonitruante de Maggie Bell, héritière méconnue de Janis Joplin.
Maggie Bell voit le jour dans une famille modeste de Glasgow. A seulement dix-sept ans, elle par les lecteurs du Melody Maker. La jeune femme est aussi conviée à vocaliser sur “Tommy” des Who, comme sur “Every Picture Tells A Story” de Rod Stewart. Hélas, trois fois hélas, cet élan prometteur est brisé par le tragique décès de Leslie Harvey, à seulement vingt-sept ans: il s’électrocute accidentellement durant le soundcheck d’un concert à Swansea. Maggie est évidemment dévastée, comme ses camarades, mais tous décident de poursuivre malgré la peine. Peter Green est invité à quelques répétitions pour tâter le terrain, mais il lâche ses acolytes à la veille d’une date de festival… Steve Howe dépanne en urgence avant que l’Ecossais Jimmy McCulloch (Thunderclap Newman) n’accepte le poste. Il permet au groupe d’achever “Ontinuous Performance”, le quatrième album alors en chantier. Un chant du cygne éblouissant, avec l’élégiaque “One More Chance” sur laquelle Leslie écrase une dernière fois sa pédale wah-wah, le rageur “Penicillin Blues” et l’épique “Niagra”. Jimmy intervient sur la réjouissante “Good Time Girl” et sur “Sunset Cowboy”, hommage mélancolique à l’ami disparu. En 1973, Stone The Crows s’abîme finalement sous le poids du chagrin. Colin Allen rejoint Focus et McCulloch les Wings de Paul McCartney. Quant à Maggie Bell, elle entamera bientôt une brillante carrière solo.