UN PEU PLUS PRÈS DES ÉTOILES
Notre conversation par Zoom vient juste de commencer, et Jennifer Lawrence semble un peu anxieuse, même si elle n’a rien perdu de son franc-parler. « Je veux évidemment protéger tous ces nouveaux complices apparus dans ma vie... Je suis stressée pour moi, et pour vous ; et je crois que cela me stresse aussi pour les lecteurs ! » L’actrice croise les bras sur son ample pull gris. Le cadrage de sa webcam laisse son ventre hors-champ, mais tout le monde est au courant : elle attend un enfant, le principal « complice » mentionné à l’instant. Derrière elle, on aperçoit une pièce à peine meublée, aux murs nus et délavés. Elle a les cheveux très longs et se balance lentement d’avant en arrière sur un rocking-chair en rotin. Elle se trouve dans un appartement de location à New York avec son mari, le galeriste Cooke Maroney, en attendant la fin des travaux de leur grande maison de Manhattan. L’ambiance dépouillée semble avoir été pensée pour décourager tout regard indiscret. Jennifer tient tant à protéger son intimité qu’elle a dû rapatrier Pippi, son chien adoré, dans la ferme de ses parents au fin fond du Kentucky : les paparazzis traquaient la moindre de leurs balades à Central Park.
« Je suis super nerveuse ! Il y a si longtemps que je ne me suis pas exprimée dans la presse. »
Après trois bonnes années d’éclipse, Jennifer Lawrence revient à la vie publique et sur les écrans. Dans Don’t Look Up, le film réalisé par Adam McKay (voir page 52). Leonardo DiCaprio et elle incarnent deux astronomes essayant tant bien que mal d’alerter leurs concitoyens, souvent sceptiques, au sujet d’une comète bien partie pour détruire la planète. C’est sa toute première comédie, alors qu’elle va mettre au monde son premier enfant. Il y a d’ailleurs quelque chose de presque comique à la voir refaire surface, enceinte, dans les médias.
En 2018, Jennifer Lawrence a voulu faire unet l’épisode de la franchise X-Men) se sont soldés par des échecs commerciaux ou critiques. «Et surtout, nous dit-elle aujourd’hui, j’avais le sentiment que je ne donnais pas mon maximum. Je n’allais pas chercher la qualité de performance que j’aurais dû atteindre. » Elle ajoute : « Je crois que les gens en ont eu marre de me voir. Moi aussi, j’en ai eu marre de moi. J’ai passé le plus clair de ma vie à vouloir faire plaisir aux autres, et mon travail m’a beaucoup aidée à me sentir aimée. Longtemps je me suis dit qu’en allant tourner, personne ne pourrait penser que j’étais nulle.
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