Ludivine L’ÂGE LUI VA SI BIEN
FINI LES EMPLOIS DE FEMME-ENFANT. MÈRE DE TROIS FILLES ET ENCHAÎNANT LES RÔLES, ELLE EST BIEN LA SEULE À NE PAS SE PLAINDRE D’AVOIR 40 ANS
Sérénissime. A Venise, elle vient de jouer les jurés pour la 77e Mostra. En 2003, son personnage de bimbo dans « Swimming Pool » marquait toute une génération. Mais l’actrice fétiche de François Ozon ne s’est pas contentée longtemps des partitions de lolita. Le temps, dit-elle, a joué en sa faveur. Ludivine ose aujourd’hui le contre-emploi : dans « La ruche », un drame de Christophe Hermans prochainement en salle, ce modèle d’équilibre se métamorphose en mère à la dérive.
Dans la cité des masques, il faudrait plus que ce drôle de carnaval de « mascherine » chirurgicaux pour lui faire perdre le sourire… et ses repères. A Venise, Ludivine est chez elle. Et pas seulement parce qu’elle Mostra, présidé par Cate Blanchett. « Une des plus grandes actrices du monde, et une femme… parfaite. A l’écoute, très curieuse et chaleureuse, elle a fait quelque chose que je n’ai jamais connu comme jurée, ni à Deauville, ni à Marrakech, ni à Cannes : nous écrire pour nous expliquer pourquoi elle était heureuse de vivre ce festival avec nous. C’est ce qu’on appelle l’élégance.» Le virus a mis le 7 art à genoux et les corps à un mètre de distance, mais il resserre les liens. « Dans les salles à moitié pleines, on ressent notre fragilité. Mais je la trouve plutôt fédératrice.» Dans le silence légendaire de Venise, comme dans celui des salles obscures, elle assiste au miracle : « Le cinéma crépite encore. » Mais les projections peuvent être quotidiennes, les déjeuners, rituels, les réunions, passionnées… impossible d’oublier celles qui constituent son port d’attache : ses trois filles. Elle les appelle chaque jour.
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