Gigi la Folle, Charlie le Surineur et Simon le Magicien
UN QUIPROQUO. “Les Idoles”, c’est un merveilleux contresens. Aujourd’hui, sort la bande-son oubliée depuis 1967. Blond, mon Kalfon. Jean-Pierre Kalfon ne rêvait que de Rolling Stones et d’Otis Redding. Toutes ses heures off, il les passait, comme le montre “Week-End” de Jean-Luc Godard, derrière son kit de batterie avant, deux ou trois ans plus tard, d’oser la guitare. Pierre Clémenti était le voyou magnifique de “Brigade Antigang” et “Belle De Jour”, mais c’est “Benjamin, Les Mémoires D’Un Puceau” qui l’avait imposé dans les cœurs. Et puis, Bulle Ogier, Valérie Lagrange, Bernadette Lafont, Daniel Pommereulle… Une bande de branchés superbes, à fond dans la révolution permanente qui se déroulait alors: le film a été tourné en 1967, à partir d’une pièce de théâtre montée en 1966. En une période où tout changeait d’un trimestre à l’autre. Les beatniks étaient devenus hippies, le rhythm’n’blues se targuait de jerk psychédélique, les minets et mods étaient et les yéyés encore plus. Et Marc’O… Réalisateur gauchiste, ex-lettriste et situationniste désireux, lui, de dénoncer. Le situationnisme est une clef pour comprendre ce scénario: sur des bandes dessinées populaires, ou des romans-photos, les dialogues étaient changés. Pour des stances politiques. Il y a de ça dans “Les Idoles”.