Handel Israel in Egypt
Londres 1738. Georg Friedrich Händel est devenu George Frideric Handel, sujet britannique de cinquante- trois ans. Son métier: chef de troupe et compositeur d’opéra italien. Métier qui va bientôt finir. Non seulement parce qu’une crise de « Paraletick Disorder » faillit le tuer quelques mois plus tôt. Non seulement parce que, même guéri « par miracle », la scène l’attire de moins en moins. Mais aussi parce qu’il a entendu l’appel de son ancien librettiste Aaron Hill qui l’invitait à « briser le joug italien » pour exalter la langue anglaise.
L’oratorio laboratoire
Le soir de son anniversaire, en 1732, une joyeuse assemblée lui a fait cet étrange cadeau: une exécution, dans la Crown and Anchor Tavern, de sa propre Esther, maske adapté de Racine en 1720 pour une cour privée. Aussitôt le compositeur révise Esther, « oratorio in english » qu’il présente au public du King’s Theatre. Et lui donne deux petites soeurs: Deborah puis Athalia, repris chaque carême jusqu’au coup magistral frappé en présence du roi: Saul. Un genre est né qui, à la différence de l’opéra, ne connaîtra aucune éclipse. L’oratorio anglais.
Un genre, pas une forme. Cette veine originale ne suit pas le cours de l’opéra, ni des oratorios qu’il composait jadis à Rome. Sans cadre,, une tragédie biblique comme , plus tard un paysage comme , une parabole comme , un péan comme , un opéra chrétien comme … Rien de fixe. L’heure est aux expériences.
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