Crache ton triple
oyons francs: joyaux de la couronne, la Speed Triple 1200 RS nous a scotchés lorsqu’elle a été dévoilée l’an passé. Triumph nous livrait enfin ce triple de 180 chevaux tant fantasmé. Enfin… fantasmé surtout à l’époque durant laquelle les hypersportives se renouvelaient tous les deux ans pour coller au rythme effréné de la concurrence. Triumph brillait alors dans la catégorie inférieure, celle des supersports, là où sa Daytona 675 avait une place à part. Et évidemment, nous rêvions tous d’une « grosse» Daytona que l’on imaginait dans une définition 1100 cm, du fait d’une logique technique implacable: celle d’une équivalence 4-cylindres/1000 cm, bicylindre/1200 cm et 3-cylindres/1100 cm. Et pourtant, elle n’est jamais venue la Daytona 1100, mais bon, en contrepartie, on a pu se délecter de la Speed Triple 1050. Parfois, vers 02-03 h 00 du matin, parfois plus tôt en fonction du grammage, on se laissait à affirmer sur un ton bégayant et pas toujours très compréhensible, que chez Triumph, ils manquaient d’audace, que le Triple 1050, ils n’avaient qu’à nous le donner, à nous, que nous, nous saurions bien en faire de compète! N’importe quoi… Trop lourd, trop encombrant, le triple en ligne de la Speed n’avait tout simplement pas les mollets d’un 4x100 mètres jamaïcain, lui qui en revanche colle si bien à la philosophie roadster. J’en veux pour preuve la dernière Speed Triple 1050 en date, la 1050 RS à suspensions Öhlins, gros étriers Brembo et paire de silencieux Arrow relevés… mais quelle moto nondidiou! L’essence même du gros roadster, le nec plus ultra du guidon droit taillé pour la route. Confortable, du couple à revendre, toucher de route extraordinaire, stabilité, rondeur: tout y est. Elle était parfaite cette Speed Triple 1050 RS, elle qui – et c’est tout à son honneur – s’est toujours refusée à se fourvoyer dans la catégorie des hyper roadsters. Ouais mais quand même, faut le dire… L’an passé, la Speed Triple 1200 RS, elle nous a littéralement scotchés.
