omme le ravitaillement, les finances sont bien sûr le nerf de la guerre: sans argent, pas de Suisses! Et la succession des conflits entraîne une charge croissante, et conserve au Louvre 500000 à 600000 écus pour l’entretien d’une armée – somme colossale. Dès le début du XVI siècle, les rois de France vivent d’expédients, faute d’une imposition insuffisante pour assurer leur politique. Louis XII profite des richesses milanaises. François I et Charles Quint encouragent les dons gratuits, les subsides et sollicitent massivement le crédit des places de Lyon et d’Anvers où chacun souscrit des emprunts à court terme. En 1547, l’endettement de la couronne auprès des marchands lyonnais s’élève à 6,86 millions de livres – soit le total des recettes du royaume cette même année. Dix ans plus tard, sous Henri II, la même dette a grimpé à 9,65 millions. Il est impossible de rembourser et les Lyonnais en sont ruinés… Même pour Charles Quint, qui ne manque pourtant pas de moyens, l’effort est considérable. En plus du trésor du Nouveau Monde, qui apporte entre 200 000 et 300 000 ducats par an au milieu du siècle, il emprunte 28 millions de ducats tout au long de son règne et son crédit s’épuise. En 1552, il doit ainsi arracher à Anton Fugger les sommes nécessaires pour lever son armée. Cinq ans plus tard, Philippe II, incapable d’honorer une dette insurmontable, admet la première des trois banqueroutes (1557, 1575, 1598) qui jalonnent la fin du siècle. C’est en définitive la panne sèche financière, tout autant que les tensions religieuses, qui conduit au Cateau-Cambrésis.
L’ARGENT, NERF ET CARBURANT DE LA GUERRE
Feb 10, 2022
1 minute
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