Le dernier siècle de la République est dominé par la figure de chefs militaires prestigieux, comme César, Pompée ou encore Lucullus – sur lesquels les textes antiques mettent principalement l’accent. On aurait toutefois tort de négliger d’autres protagonistes, jugés parfois secondaires mais dont le rôle et l’importance dans les guerres romaines de cette époque sont trop souvent sous-estimés. Parmi ceux-ci, on trouve Titus Labienus (v. 99-45 av. J.-C.), bras droit de César en Gaule, qui se retourne par la suite contre son chef au début de la guerre civile, et devient l’un de ses adversaires les plus acharnés.
Au cours de la guerre des Gaules (58-51), le proconsul Jules César est secondé de plusieurs légats auxquels il délègue le commandement d’une partie de ses troupes selon les circonstances. L’histoire a retenu le nom d’une dizaine de ces légats; mais le plus fameux est sans conteste Titus Labienus, le seul ayant occupé en permanence ce poste aux côtés de César et le plus souvent cité dans son récit. Labienus a contribué de façon décisive aux succès de César lors d’expéditions contre les Helvètes (juin 1958), les Belges (été 57), les Morins (octobre 1955) ou encore les Trévires (juin 1953). En janvier-février 53, il sait résister avec sang-froid à l’encerclement de son camp d’hivernage par les Trévires révoltés) inscrites à son nom attestent sa participation à ces batailles: l’une a été découverte autrefois sur le site de Sens, et deux autres, plus récemment, sur celui d’Alésia (actuelle Alise-Sainte-Reine), à l’emplacement du camp C, que l’on appelle désormais pour cette raison « le camp de Labienus ».