AVOCATS de la TERREUR
« Le plus épuisant, c’est de devoir sans cesse se justifier de faire notre métier, d’expliquer que les actes commis par nos clients ne nous salissent pas. »
Me NEGAR HAERI
Ne lui demandez pas pourquoi il a choisi ce métier, même sa mère a du mal à comprendre. « Elle trouve que ce n’est pas très gai », sourit Edward Huylebrouck. Peut-être, mais pour lui c’est un honneur de défendre ceux qui sont soupçonnés du pire. En ce moment, on peut dire qu’il fait fort : il assiste Muhammad Usman, l’un des quatorze accusés au procès des attentats du 13-Novembre. À en croire les enquêteurs, ce Pakistanais, arrêté en Autriche peu de temps après les faits, aurait dû faire partie des commandos qui ont semé la mort au Bataclan et sur les terrasses parisiennes. Sur une vidéo diffusée par Daech, on le distingue au milieu d’autres combattants en liesse, harnaché comme un soldat et porteur d’une arme lourde. Rien que pour cela – association de malfaiteurs dans le cadre d’une entreprise terroriste – Muhammad Usman risque vingt ans de prison. « Il n’a rien à voir avec les attentats de Paris, il n’était pas présent au moment des faits et n’a pas participé à la préparation logistique », clame son défenseur. Tout son travail va consister à essayer d’en convaincre les magistrats. Au vu de l’atmosphère de ce procès hors norme, c’est loin d’être gagné.
Ferrailler aux côtés des accusés du 13-Novembre? Ils sont une douzaine siècle.
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