L’INVARIANT du président
D’abord, tordre le cou à l’un de ces clichés qui circulent sur son compte. Non, Alexis Kohler n’est pas un individu austère, un être suintant l’ennui, un haut fonctionnaire sinistre et sans âme tout entier dévoué au service de l’État. Des témoins sont formels : le secrétaire général de l’Élysée serait un joyeux drille. Avec un penchant prononcé pour l’autodérision, il ne rechignerait pas à moquer les petits travers de ses congénères alsaciens, sans aller toutefois jusqu’à imiter en public l’accent de sa région natale. L’homme sait se tenir.
De Bercy à l’Élysée, cela fait maintenant sept ans qu’Alexis Kohler met ses pas dans ceux d’Emmanuel Macron. Depuis 2017, il a tout vu, tout su, tout entendu du quinquennat. Mais jamais rien raconté. Benalla, la crise des gilets jaunes, ou encore la gestion du Covid : Alexis Kohler a toujours protégé, et parfois sauvé son chef des nombreuses tempêtes qui ont secoué ce mandat à nul autre pareil. Dépositaire des petits et grands secrets de la République, seul maître à bord de l’Élysée après Jupiter, il est entré en Macronie comme on entre dans les ordres : Alexis Kohler a fait vœu de silence.
DÈS SON ARRIVÉE À L’ÉLYSÉE, ALEXIS KOHLER PREND L’HABITUDE DE PASSER DES COUPS DE FIL EN LIGNE DIRECTE AUX MINISTRES, ET N’HÉSITE PAS À LEUR FAIRE DES REMONTRANCES D’UN TON SEC QUI NE SOUFFRE PAS LA CONTRADICTION.
Seul un léger haussement de sourcils peut parfois trahir subrepticement une manifestation d’émotion synonyme de stupéfaction. Pierre Moscovici
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