L’ÉTHIOPIE AU BORD DE L’AB ME
Les guerriers amharas célèbrent leur Épiphanie kalach à la main
En ce jour de fête, les hymnes patriotiques se mêlent aux chants religieux, et la fièvre des prières à la soif de sang. À Shewa Robit comme dans le reste de l’Éthiopie, chaque habitant ou presque possède une arme. Cela n’a pas empêché cette ville amhara, une ethnie qui représente 25 % de la population, de tomber sous la furie dévastatrice des séparatistes tigréens pendant une dizaine de jours en novembre dernier. La rancœur accumulée contre l’ancienne élite – les Tigréens ont dirigé le pays pendant trente ans – s’est depuis muée en rage vengeresse.
De notre envoyée spéciale en Éthiopie Manon Quérouil-Bruneel
« Ce qui s’est passé ici est inhumain, soupire un médecin. Qu’on ne vienne pas nous parler de réconciliation »
Postée au second étage d’un bâtiment à l’abandon, la sentinelle scrute l’horizon. Une croix orthodoxe se balance sous la bouche du canon de sa vieille kalachnikov. Âgé d’une trentaine d’années, Yunas appartient aux Fano,
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