En Californie avec les anges et les âmes
C’est le milieu de l’après-midi, plus que deux heures environ avant le coucher du soleil ; une journée resplendissante dans l’Ouest américain. Je viens de traverser des centaines de kilomètres de désert par l’autoroute I-10, de Phoenix vers Los Angeles. Au fil des heures, j’ai vu défiler des endroits curieux, comme Quartzsite, dans l’Arizona, ou Blaine, en Californie (un campement de mobile-homes en plein désert, variation contemporaine du rêve californien brisé de John Steinbeck). Et finalement, la sortie vers le parc national de Joshua Tree. Plus aucun panneau publicitaire, plus de stations-service ni de chaînes de fast-food comme on en voit tant le long des routes américaines. Dès l’instant où j’ai quitté l’autoroute, j’ai plongé dans un monde de silence. Une petite deux-voies goudronnée se frayait un chemin dans les collines austères pour déboucher directement dans le parc de Joshua Tree.
Bien que ce soit ma quatrième visite là-bas, ça ne manque jamais de m’époustoufler. Un vaste terrain préhistorique de toundra déserte et de reliefs granitiques à l’horizon. Et puis les arbres fous. Des contorsions végétales. Comme si une force divine avait voulu faire de ces arbres des sculptures métaphoriques. Je ne suis pas croyant. En revanche, je suis très attaché à l’idée du panthéisme (Dieu dans la nature) et au mystère même qu’est la vie. À Joshua Tree, toutes les marques de l’Amérique moderne s’effacent pour ne laisser qu’un grand vide métaphysique. J’ai arrêté ma voiture
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