Langage cynégétique comparé
n sait que le langage cynégétique allemand est d’une très grande richesse et remonterait au XVIIe siècle. Il concerne essentiellement la chasse à tir et nombre de termes servant à nommer les parties du corps d’un animal diffèrent de ceux utilisés pour décrire le corps humain: ainsi se distingue de (cou), de (oreilles), de (yeux), etc. Aussi peut-on légitimement se demander pourquoi ou est plus pauvre que la nôtre. De même, pour l’espèce « cerf », la biche est qualifiée de « Hirschkuh » (vache du cerf) dans le langage courant et de simple « Tier » (bête) dans le langage cynégétique, ce qui n’est guère plus gratifiant. Le faon de cerf est partout nommé sans ambiguïté par les chasseurs, c’est-à-dire « veau de cerf ». Sur ce point, le langage cynégétique français, celui de la chasse à tir compris, révèle davantage de « noblesse », la « vache » et le « veau » de cerf y reçoivent une terminologie propre: celle de « biche » et de « faon ». On constate donc que, contrairement à une idée répandue, le langage cynégétique de notre pays est lui aussi d’une étonnante variété. Richesse que l’on doit non pas, comme outre-Rhin, à la chasse à tir mais à la vénerie; à tel point que beaucoup d’expressions qui en sont issues sont passées sans que l’on s’en rende compte dans le langage courant. Citons encore pour clore cette énumération l’exemple du « sanglier », pour lequel l’appellation « gibier noir », traduction de l’allemand , est impropre en français. En revanche, la dénomination « bête noire » est, elle, admise.
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