Le sacre de la seconde main
l fut un temps où porter des pièces de la saison passée s’apparentait à un sacrilège. Où, passé leur moment de gloire, les vêtements de créateurs se retrouvaient gracieusement cédés ou relégués au fond d’un placard. Aujourd’hui, les choses ont changé: plus les pièces ont du vécu, plus elles prennent de la valeur. Le mot “vintage” est sur toutes les lèvres, au grand dam des puristes qui l’appliquent aux vêtements fabriqués entre les 20 et 99 dernières années. Désormais, la définition du ne se limite plus à la robe de musée achetée aux enchères ou la nippe trouée dénichée aux puces. Et le marché de l’occasion n’est plus synonyme de vieux. Finie la chasse à la perle rare dans des entrepôts miteux ou des salles de ventes sophistiquées. Tout se déniche désormais à quelques portées de clics: une robe Alaïa sur “The RealReal”, un sac Cassette Bottega Veneta sur “Vestiaire Collective”, une veste en tweed Chanel sur “HEWI”, un sac Birkin Hermès sur “Collector Square”, un top Cyber Dots Jean Paul Gaultier sur “eBay”, des Air Jordan Dior sur “StockX”, une montre Tank Cartier sur “Chrono24”, ou des vêtements pour enfants Mini Rodini sur “Dotte”… Les offres pullulent. Une seconde main qui s’étend aussi, à l’image des leggings Zara vendus par milliers sur “Vinted”, en état “neuf avec étiquette” dans le jargon Internet.
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