La Bretagne, terre de combats
n ciel de traîne bleu et des nuages qui courent vite. Une dentelle d’anses et des grèves. Une vue aussi périmée que le concept de carte postale. Périmé ce paysage de sable et de granit, qui n’est plus que plages barricadées et effluves putrides. Sur la presqu’île d’Hillion, un suaire d’algues vertes a chassé de la plage les enfants et les oiseaux migrateurs. disent les panneaux. En se décomposant, l’ulva armoricana produit du sulfure d’hydrogène, un gaz mortel. Plus haut, dans l’estuaire du Gouessant, un coureur est mort en 2016. Le sentier côtier est irrespirable, le bourg sinistré. Quelques familles viennent voir à quoi ressemble un naufrage écologique. Le 12 septembre dernier encore, deux chiens sont morts sur une plage de Plestin-les-Grèves. Ça fait maintenant trois hommes et des dizaines d’animaux dont les décès sont imputés aux algues vertes. Les Côtes-d’Armor, le Finistère et désormais le Morbihan, la Charente-Maritime et le Calvados sont frappés. Dans sa BD best-seller , la journaliste Inès Léraud a révélé que l’origine de cette pollution, dénoncée mis en cause le modèle agricole intensif breton. Le poids du secteur agroalimentaire dans la région – 20,4 milliards d’euros en 2018 selon les chambres d’agriculture bretonnes – explique le manque d’ambition de la lutte contre les algues vertes.
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