Non loin du village de pêcheurs de Portopetro, dans le sud de Majorque, une demeure plantée au milieu du maquis surplombe la mer Méditerranée. Au début des années 1970, Jørn Utzon découvre la région en rendant visite à un ami. À l’origine siècle.Pareille à un temple antique et fruit des multiples influences de l’architecte, la villa s’intègre parfaitement dans le paysage. Depuis la côte, on n’en devine d’ailleurs pas les détails puisqu’elle est dissimulée derrière un mur ocre. Pour se fondre dans le décor, Jørn a recours à des matériaux de construction locaux qui font écho aux falaises voisines. Il utilise ainsi du grès de Mares pour les murs, du grès de Santanyi pour les planchers et les murs intérieurs et du pin pour les boiseries, si bien que la propriété semble avoir été taillée à même la roche. Composée d’une série de cinq pavillons reliés par différentes cours, Can Lis dévoile d’abord une cuisine et une salle à manger donnant sur une terrasse baignée de lumière. Un deuxième espace, cubique, fait office de salon. Orné de carreaux de céramique, le canapé en demi-lune évoque un motif récurrent dans la propriété. Quatre fenêtres sont positionnées de manière que l’on puisse admirer la mer à toute heure de la journée. Deux cours plus loin, dans les deux chambres, des lits en pierre et en céramique sont nichés dans des alcôves. Afin de mettre l’accent sur la nature, la décoration est volontairement minimale. Jørn et Lis y vivent la majeure partie de leur vie, puis, dans les années 1990, ils font construire une seconde maison sur les hauteurs de l’île qu’ils baptisent Can Feliz. À leur départ, Can Lis devient un lieu de résidence pour les artistes et les architectes. À condition de s’y prendre plusieurs mois à l’avance, les étudiants et enseignants peuvent même louer la maison à la semaine. Et pour que chacun puisse admirer cette œuvre iconique, des visites sont également organisées plusieurs fois par an.
