Servir et disparaître. Voilà deux mots qui collent à merveille au destin des journalistes. Après une vie de mots, de routes, de rencontres, de révélations, de comptes-rendus, d’éditos, l’immense majorité des plumitifs que nous sommes servent et disparaissent dans les brouillards profonds de l’histoire. Et même si notre égo corporatiste doit en souffrir, nos noms sont très rapidement oubliés par celles et ceux qui auraient pu nous laisser croire que nous étions utiles à quelque chose. Il y a pourtant des exceptions. Très rares. Albert Londres en fait partie ainsi que le démontre le journaliste et écrivain Benoît Heimermann dans une biographie richement illustrée et truffée de découvertes, parue en 2020 aux éditions Paulsen.
Albert Londres disparaît la nuit du 15 au 16 mai 1932 dans l’incendie du Georges Philippar emportant dans les profondeurs son corps ainsi que le dernier scoop du journaliste. On aurait pu imaginer que le souvenir du Vichyssois sombrerait lui aussi dans l’oubli. Et pourtant, près d’un siècle après ce drame, Albert Londres est encore et toujours une marque du journalisme de qualité. Comment l’expliquer?
Si Albert Londres est resté dans nos mémoires et que son héritage est encore vivace, il le doit avant tout au prix créé le 3 novembre 1933 par sa fille Florise. Un prix qui a pour objectif de perpétuer