“Springsteen On Broadway”
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ruce Springsteen a grandi dans un trou (Freehold, New Jersey), mais est devenu, pour bon nombre d’amateurs de rock de la planète, une légende vivante. Le chemin qui l’a mené là est pavé d’une vingtaine d’albums presque tous mémorables, et ceux qui l’ont vu sur scène, avec ses fidèles musiciens du E Street Band, en parlent avec un vibrato dans la voix et une envie d’y retourner dès que l’occasion se présentera. Pas étonnant donc, et même s’il l’a donné en solo (seule sa femme et membre de son groupe Patti Scialfa a parfois été invitée à chanter sur quelques titres), que, de l’automne 2017 à l’été 2021, le Parmi les temps forts, on retient l’évocation du Elvis Presley (), celle de sa première guitare qualifiée de , et les allusions à sa ville d’enfance; il a eu un besoin viscéral de la quitter à la fin de l’adolescence et habite, aujourd’hui, à dix minutes du centre. A grandes enjambées, il parcourt son existence et parle de son premier séjour en Californie, de la guerre du Vietnam et des jeunes Américains morts là-bas (“à sa place”, puisqu’il a réussi à ne pas y aller — “Born In The USA” aborde ce sujet douloureux). Le portrait de ses parents est émouvant, tout comme celui de Clarence Clemons, Big Man pour les intimes, saxophoniste du E Street Band décédé en 2011. La quinzaine de chansons interprétées, toutes majeures, confère à ce concert filmé une solennité aussi splendide qu’anachronique, mais les pointes d’humour sont dans l’esprit du stand-up actuel. Pour le plaisir on mentionne “Dancing In The Dark” et “Land Of Hope And Dreams”, décochées à la fin de ce show de plus de deux heures et demie, qui passe à la vitesse de la vie.