ROBERT DOISNEAU, L’ANTI-MONDAIN
«De la figuration dans un roman de la Comtesse de Ségur»: c’est en ces termes amusés et ironiques que Robert Doisneau résumait à la fin de sa vie ses deux années passées à travailler pour , lorsque, entre 1949 et 1951, il est salarié de la revue. En apparence, Doisneau + , c’est le mariage de la carpe et du lapin: d’un côté la revue de l’élite et de la haute couture, de à – et parfois très éloignés de ses propres engagements, politiques et citoyens. Comme il le dit lui-même, le monde de l’élégance est «le cadet de ses soucis». Mais cela n’a que peu d’importance: a déjà derrière lui une longue tradition de travail avec des photographes extrêmement talentueux et francs-tireurs, que la mode intéresse peu, voire pas du tout, et dont pourtant les clichés ont renouvelé le genre – l’Américain Irving Penn, que le américain emploie depuis 1943, en est un exemple. Avec leur capacité à capter l’air du temps et le pavé parisien de l’après-guerre, avec leur mélange de réalisme, de tendresse, de poésie et d’humour, les images de Doisneau, alors au sommet de son art, sont exactement ce dont la revue a besoin pour régénérer son image.
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