Rolling Stone France

BAND ANNONCE

The Beatles

Let it Be – Deluxe Edition

APPLE RECORDS

N ABANDONNERA d’emblée aux exégètes et aux réseaux sociaux les inévitables polémiques sur une éventuelle relecture rose bonbon de l’histoire, revue et corrigée par Peter Jackson dans son très attendu , par rapport au sombre documentaire de Michael Lindsay-Hogg sorti dans la foulée du split des Beatles. La version augmentée de , attendue depuis des lustres, n’est que le prolongement logique des précédents coffrets , et , même si ce n’est évidemment pas un hasard s’il déboule à quelques semaines de la sortie de ce qui risque de bousculer bien des idées reçues sur le “clash du siècle” (dernier): soit l’avant-dernier album enregistré par le quatuor en 1969 (mais publié après ), désormais remixé et décliné sous toutes sortes de formats plus ou moins onéreux. Entre les morceaux “façon live” (“For You Blue”) et les chansons réorchestrées par Phil Spector, était déjà un album plutôt éclectique, doté, ceci dit, d’une jolie salve de hits (“The Long and Winding Road”, “Let it Be”, “Get Back”, en mode rooftop), et de quelques rocks solidement charpentés – “I’ve Got a Feeling” ou ce “One After 909” datant de… 1960! On y retrouve aussi ces merveilles que sont “Two of Us”, “Across the Universe” et “I Me Mine”, dernier titre enregistré par le groupe sans Lennon. C’est dans la jungle des bonus que les aficionados prendront plaisir à se perdre: à commencer par les fameux mix – le sublime “Something” de George Harrison, “Polythene Pam”, “Octopus’s Garden”, “She Came in Through the Bathroom Window” et même l’esquisse de “Gimme Some Truth”, que Lennon placera dans . Si l’on peut regretter l’absence de quelques medleys rock un rien déconnants (“Suzy Parker”), ce millésimé 2021, confirme que, même au bord de la crise de nerfs, les quatre musiciens resserraient les rangs dès lors qu’il s’agissait le donner le meilleur d’euxmêmes, y compris sur les compositions de l’un ou l’autre des compères. À l’image de la bande-annonce de et des photos du booklet de l’édition Deluxe, les Beatles prouvent ici qu’ils avaient conservé leur légendaire sens de l’humour… au point de donner leur ultime concert sur le toit de leur label londonien par une glaciale matinée de janvier.

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