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Sinistre de La Défense

Critique à et professeur à Science Po, Marin de Viry est surtout écrivain, spécialisé dans la satire, inventeur de titres piquants à souhait… n’est pas mal non plus, au rayon calembour. C’est une allusion à l’Arche de la Défense, symbole du quartier du même nom où se côtoient le pire de l’architecture – la construction sur dalle, les hauts buildings arrogants – et les fleurons de l’économie – mastodontes boursiers, cabinets de conseil, cadres proches du burn-out qui fument au bas des tours. Marin de Viry pulvérise d’emblée cet univers déprimant dans cinq ou six pages introductives qui comptent parmi les plus drôles de la rentrée. L’histoire se déroule dans une boîte de : le genre d’endroit où on brasse du vent en se gargarisant de formules creuses à base de jargon progressiste et de globish managérial. Désireux de pourvoir le poste de directeur général, le boss met en compétition ses directeurs, Marius, conservateur BCBG désabusé, et Priscilla, pimpante féministe hypermoderne. Contre toute attente, les rivaux font alliance, afin de prendre le système à revers… Portraits cinglants, dialogues parodiques, piques et péripéties font de ce roman un cocktail détonant, qui donne au lecteur l’impression d’être momentanément vengé de la laideur et de la cupidité universelles. On a beau dire, ça soulage.

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