LES MAINS DU MIRACLE

Le savoir-faire ne suffit pas. Hélène Potin n’aurait pas pu se mettre à la reliure à l’ancienne si on ne lui avait pas offert le matériel

À Brest, le chantier du Guip ouvre sur le port pour que tous voient les artisans au travail

Lorsqu’il venait lui rendre visite, André Groult, son grand-père, lui apportait des brins de paille. Lison de Caunes les ouvrait d’un coup d’ongle, les aplatissait puis les collait sur ses cahiers. À 13 ans, elle s’initiait déjà à la marqueterie, cet art prisé dans les années 1920. «Mon grand-père, explique-t-elle, en a été la star pendant deux décennies. Puis plus rien. La mode était passée. Il est mort triste et amer.» Un siècle après, son carnet de commandes affiche complet; elle collabore avec des maisons de luxe et décore des appartements sur la V Avenue, à New York. Sa récompense après dix ans de galère sans salaire ni commandes. «Quand j’ai débuté, à 25 ans, la technique avait