De Kaboul à Fontenay-sous-Bois
Son clavier dans les bras, elle passe une tête soucieuse dans le hall d’entrée désert. Le brouhaha qui régnait quelques minutes plus tôt s’est subitement arrêté. Il est 9 heures pile, ce mercredi, à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Tous les demandeurs d’asile convoqués ce jour-là sont assis dans un box ou en salle d’accueil du vaste bâtiment installé à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), pour débuter ou attendre leur entretien individuel.
L’officière de protection ou « OP », comme on les surnomme dans le jargon maison, s’appelle Martha (son prénom a été modifié ainsi que ceux des personnes suivies dans cet article). Elle guette la porte battante pendant cinq minutes, la rassure-t-elle, en l’invitant à pénétrer dans une petite salle bordée de parois en verre où patiente un interprète. L’entretien – la fonctionnaire peut en mener un à deux par jour – commence enfin.
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