Vitiforesterie Les dessous d’une renaissance viticole
Après avoir été sacrifiés sur l’autel de la mécanisation et de la productivité, les arbustes champêtres ou fruitiers font leur réapparition dans et autour des vignes, au nom de la biodiversité, de la résilience climatique, de la vie des sols… En attendant de faire complètement ses preuves, la vitiforesterie moderne incarne la quête d’un modèle viticole plus vertueux, dans un monde qui change à grande vitesse.
« C’est dans une ambiance gélive bien triste que nous avons avancé sur notre projet en viti-agroforesterie la semaine du 12 avril, en plantant nos 10 000ceps entre nos cent arbres. Regarder vers l’avenir en plantant nos petits ceps fut finalement une bonne thérapie… » Au domaine Les Trois Toits (Muscadet), le néo-vigneron Vincent Barbier a dédié à la vitiforesterie 2 hectares sur les 20 de la propriété qu’il a reprise en 2019. Après analyse des sols, broyage de la friche, paillage et un semis d’engrais verts, cent poiriers francs, merisiers, ormes de Lutèce, pêchers de vigne, tilleuls et pommiers ont été plantés en décembre 2019. Une rangée d’arbres tous les 28 mètres, 7 mètres entre chaque arbre, de quoi laisser la place à dix-huit rangs de gamay et malbec. Près de dix-huit mois plus tard, les ceps ont à leur tour été plantés, tandis que le gel de printemps dévastait le vignoble nantais.
Coût de l’opération : 15 000 €. , précise le vigneron. Ni le déficit de récolte lié à la surface qui, du coup, ne produira pas de raisin (environ un quart de la parcelle). Pour quels avantages ? Vincent Barbier en dresse toute une liste : les arbres sont censés apporter , pour un sol vivant et fertile, et pour plus d’oiseaux,le climat, en apportant ombre et fraîcheur pendant les canicules, et chaleur contre le gel. Enfin, leur système racinaire profond , décrit le vigneron.
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