Coup de cœur Satisfaction de Nina Bouraoui
et leurs ombres de près nous suivent… Ainsi pour Michèle Akli, Bretonne ayant quitté la France avec son mari algérien Brahim pour aller vivre en Algérie en 1962,y confiant ce qui ne peut être dit à personne. Et tout d’abord que s’il reste un compagnon et un père attentionné pour leur fils, elle ne l’aime plus. Que certes, elle le désire encore et fait volontiers l’amour avec lui, mais seulement parce que son beau corps d’homme pourrait être celui de beaucoup d’autres, qui lui inspireraient le même désir. Et de cela, comme de l’évaporation injuste de son amour, elle a honte. Elle n’aime pas non plus, elle si sage, ressentir cette détestation pour tous les hommes qui ne la désirent pas. Car dans sa tête, elle n’est pas si sage, sa sensualité omniprésente l’entraînant – intérieurement du moins – sur des chemins glissants. Notamment vers Catherine, mère de la meilleure copine de son fils préado, jeune fille androgyne et dominatrice. Ce désir surprenant et lancinant pour une femme, ni l’une ni l’autre n’étant lesbienne, et cette recherche tout-terrain d’un amour inatteignable dans les prémices menaçantes des années de plomb algériennes, pousseront Michèle, si émouvante pourtant, à un acte venimeux – pendant que lui trotte dans la tête cette musique des Rolling Stones, irrésistiblement juste: À la musique de Nina Bouraoui, pas moyen, non plus, de résister…
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