A Gandrange, la vie après l’aciérie
l faut imaginer. Imaginer la rue des Ecoles filer vers la vallée sans buter sur un mastodonte d’acier. Imaginer le clocher de l’église du xv siècle se détacher sur le ciel et non se fondre dans la noirceur de la ferraille. Il faut essayer d’imaginer, même si c’est difficile. Car, à Gandrange, en Moselle, à mi-chemin entre Metz et le Luxembourg, voilà plus de cinquante ans que le paysage est coupé par une aciérie haute de 85 mètres, longue de 500 et large de 250. Une « cathédrale » qui, depuis l’arrêt de la production décidé par ArcelorMittal il y a plus de dix ans, prend progressivement la couleur de la rouille. Depuis quelques mois, pourtant, des engins de chantier grignotent les entrailles de la bête. Dans la grande carcasse résonnent les bruits de ferrailles qui dégringolent, et des nuages de poussière s’échappent des
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